Enfance (1712-1731)
Genève, Nyon, Bossey, Begnins, Confignon, Annecy, Mont-Cenis, Turin, Bramans, Chambéry, Seyssel, Belley, Lyon, Thônes, Fribourg, Moudon, Lausanne, Assens, Vevey, Neuchâtel, Boudry, Berne, Soleure, Paris, Gorges de Chailles, Les Echelles, Cascade de Couz
jun. 1712-oct. 1722 | oct. 1722-mai 1725 | mai 1725-avr. 1728 | avr. 1728-sep. 1729 | sep. 1729-mai 1730 |
mai 1730-jul. 1730 | jul. 1730-nov. 1730 | nov. 1730-aoû. 1731 | aoû. 1731-sep. 1731
Mai 1725-avril 1728
Genève, Begnins, Confignon, Annecy, Mont-Cenis
- 1er mai 1725, à Genève, Rousseau entre en apprentissage chez Abel Ducommun, maître graveur, qui habitait au numéro 13 de la rue des Etuves (OC I, p. 30 sq.; «Chronologie», p. 6).
- Décembre 1726, à Genève, A. Ducommun habite rue Poissonnerie, actuellement rue de la Croix-d'Or. Le bâtiment se trouvait au numéro 19 actuel («Chronologie», p. 8).
- Printemps 1727?, à Genève, R. vole des asperges et les vend à la place du Molard (OC I, p. 33 ).
- Décembre 1727, lors d'une excursion, R. laisse une inscription sur la porte d'une tourelle du château du Martheray à Begnins («Chronologie», p. 8-9).
- 14 mars 1728, à Genève, au retour d'une promenade, R. trouve les portes de la ville fermées (OC I, p. 41 sq.).
- 15 mars 1728, R. quitte Genève et arrive à Confignon, chez le curé Benoît de Pontverre (OC I, p. 46 sq.).
[...] je pars pour Annecy. J'y pouvois être aisément en un jour; mais je ne me pressois pas, j'en mis trois. Je ne voyois pas un château à droite ou à gauche sans aller chercher l'aventure que j'étois sur qui m'y attendoit. Je n'osois entrer dans le château ni heurter; car j'étois fort timide. Mais je chantois sous la fenêtre qui avoit le plus d'apparence, fort surpris, après m'être longtems époumonné, de ne voir paroitre ni Dames ni Demoiselles qu'attirât la beauté de ma voix ou le sel de mes chansons; vû que j'en savois d'admirables que mes camarades m'avoient apprises, et que je chantois admirablement (OC I, p. 48).
- 21 mars 1728, R. arrive à Annecy. Rencontre avec Mme de Warens dans un passage qui relie son domicile à l'église des Cordeliers, c'est-à-dire la cathédrale St-Pierre (OC I, p. 48). La maison se trouvait à l'emplacement actuel du grand escalier de l'Ecole nationale de musique et de danse, au numéro 10 de la rue Jean-Jacques Rousseau (J. Serand, L'habitation de Mme de Warens, Annecy, 1900, p. 5-13).
C'étoit le jour des Rameaux de l'année 1728. Je cours pour la suivre: je la vois, je l'atteins, je lui parle..... je dois me souvenir du lieu: je l'ai souvent depuis mouillé de mes larmes et couvert de mes baisers. Que ne puis-je entourer d'un balustre d'or cette heureuse place (OC I, p. 48-49)!
C'étoit un passage derriére sa maison, entre un ruisseau à main droite qui la séparoit du jardin, et le mur de la cour à gauche, conduisant par une fausse porte à l'Eglise des Cordeliers (OC I, p. 49).
- 24 mars 1728, R quitte Annecy pour Turin avec le couple Sabran. Ils passent par la route du Mont-Cenis (OC I, p. 54 sq.).
Si jeune, aller en Italie, avoir déjà vu tant de pays, suivre Annibal à travers les monts me paroissoit une gloire au dessus de mon age. [...] Ce souvenir m'a laissé le gout le plus vif pour tout ce qui s'y rapporte, surtout pour les montagnes et pour les voyages pedestres (OC I, p. 58-59).
Imaginez la variété, la grandeur, la beauté de mille étonnants spectacles; le plaisir de ne voir autour de soi que des objets tout nouveaux, des oiseaux étranges, des plantes bizarres et inconnues, d'observer en quelque sorte une autre nature, et de se trouver dans un nouveau monde. Tout cela fait aux yeux un mélange inexprimable dont le charme augmente encore par la subtilité de l'air qui rend les couleurs plus vives, les traits plus marqués, rapproche tous les points de vue; les distances paroissant moindres que dans les plaines, où l'épaisseur de l'air couvre la terre d'un voile, l'horison présente aux yeux plus d'objets qu'il semble n'en pouvoir contenir: enfin, le spectacle a je ne sais quoi de magique, de surnaturel qui ravit l'esprit et les sens; on oublie tout, on s'oublie soi-même, on ne sait plus où l'on est (OC II, p. 79).
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