Maman et Petit (1731-1742)
Chambéry, Lyon, Annecy, Genève, Nyon, Les Rousses, Besançon, Cluses, Charmettes, Montagnole, Grenoble, Moians, Saint-Marcellin, Romans, Valence, Livron, Montélimar, Pont Saint-Esprit, Remoulins, Pont du Gard, Nîmes, Pont de Lunel, Montpellier, Chapareillan
sep. 1731-aou. 1733 | aou. 1733-sep. 1737 | sep. 1737-a | sep. 1737-b |
sep. 1737-fev. 1738 | fev. 1738-jul. 1742
Septembre 1731-août 1733
Chambéry, Lyon, Annecy, Genève, Nyon, Les Rousses, Besançon
- Fin septembre 1731, Rousseau arrive à Chambéry chez Mme de Warens, à l'Hôtel de Saint-Laurent, 13, rue de Boigne (OC I, 173 sq. et 1314).
Je logeai chez moi, c'est à dire chez Maman; mais je ne retrouvai pas ma chambre d'Annecy. Plus de jardin, plus de ruisseau, plus de paysage. La maison qu'elle occupoit étoit sombre et triste, et ma chambre étoit la plus sombre et la plus triste de la maison. Un mur pour vue, un cul-de-sac pour rue, peu d'air, peu de jour, peu d'espace, des grillons, des rats, des planches pourries; tout cela ne faisoit pas une plaisante habitation. Mais j'étois chez elle, auprès d'elle, sans cesse à mon bureau ou dans sa chambre, je m'apercevois peu de la laideur de la mienne, je n'avois pas le tems d'y rêver (OC I, p. 176).
- Fin septembre 1731-juin 1732, R. travaille au cadastre de Chambéry, qui se trouvait dans le château (OC I, p. 173-174 et 176). Selon la note d'OC, le lieu de travail est plutôt dans la maison qui appartenait à la comtesse d'Arvillard (OC I, p. 1312-1313).
- 1731?, R. se rend à Lyon. A la place Bellecour, il rencontre un homme qui commence à se masturber. Il est si troublé qu'au lieu de gagner son logis par la rue Saint-Dominique, il court vers le quai (OC I, p. 165-166).
Comme à Paris ni dans aucune autre ville jamais rien ne m'est arrivé de semblable à ces deux aventures, il m'en est resté une impression peu avantageuse au peuple de Lyon, et j'ai toujours regardé cette ville comme celle de l'Europe où règne la plus affreuse corruption (OC I, p. 168).
- 1732?, à Chambéry, Mme de Warens loue un jardin au faubourg Maché (OC I, p. 181-182, 193 et 223; Au jour le jour, p. 25).
Nous occupions un cachot si étouffé qu'on avoit besoin quelquefois d'aller prendre l'air sur la terre. Anet engagea maman à louer dans un faubourg, un jardin pour y mettre des plantes. A ce jardin étoit jointe une guinguette assez jolie qu'on meubla suivant l'ordonnance. On y mit un lit; nous allions souvent y diner, et j'y couchois quelquefois. Insensiblement je m'engouai de cette petite retraite; j'y mis quelques livres, beaucoup d'estampes; je passois une partie de mon tems à l'orner et à y préparer à Maman quelque surprise agréable lorsqu'elle s'y venoit promener (OC I, p. 181).
- Avant le 28 juin 1732, R. quitte le cadastre et part à Besançon pour apprendre la musique. Il passe par Annecy (par la suite, il y retourne quelquefois pour rencontrer le juge Simond. Voir OC I, p. 142 et 218), Genève et Nyon (OC I, p. 208).
- Avant le 28 juin 1732, R. passe la douane des Rousses (OC I, p. 208-209).
- 28 juin 1732, R. arrive à Besançon (CC 6; OC I, p. 208).
- 29 juin 1732, à Besançon, R. se présente à l'abbé Blanchard, maître de chapelle de la cathédrale, qui habitait rue du Chapitre ( (CC 6; OC I, p. 208; «Rousseau à Besançon», p. 20). Il assiste à un concert organisé probablement chez Jean-Charles Michotey, près de l'Abbaye Saint-Vincent (CC 6; «Rousseau à Besançon», p. 20-21).
- Fin juin-début juillet 1732, R. rentre à Chambéry (OC I, p. 209).
- Dès juillet 1732, R. enseigne la musique à Chambéry (OC I, p. 187 sq.). Ses élèves sont (les adresses suivantes sont indiquées dans R. Hildebrand, J.-J. Monney et A. Schneider, La Route Rousseau, Genève, 1991, p. 23): Mlle de Challes (71, rue Saint-Réal), Mlle de Charly (85, place Métropole), Mlle Lard (10, rue Trésorerie), Mlle de Mellarède (128, place St-Léger), Mlle de Menthon (104, rue Juiverie) et «une petite Demoiselle françoise» à la Visitation.
C'est dommage que les Savoyards ne soient pas riches, ou peutêtre seroit-ce dommage qu'ils le fussent; car tels qu'ils sont, c'est le meilleur et le plus sociable peuple que je connoisse. S'il est une petite Ville au monde où l'on goûte la douceur de la vie dans un commerce agreable et sur, c'est Chambéri. La noblesse de la province qui s'y rassemble n'a que ce qu'il faut de bien pour vivre, elle n'en a pas assez pour parvenir, et, ne pouvant se livrer à l'ambition, elle suit par nécessité le conseil de Cynéas. Elle dévoue sa jeunesse à l'état militaire, puis revient vieillir paisiblement chez soi. L'honneur et la raison président à ce partage. Les femmes sont belles et pourroient se passer de l'être; elles ont tout ce qui peut faire valoir la beauté, et même y suppléer. Il est singulier qu'appellé par mon état à voir beaucoup de jeunes filles, je ne me rappelle pas d'en avoir vu, à Chambéri une seule qui ne fut pas charmante (OC I, p. 188-189).
sep. 1731-aou. 1733 | aou. 1733-sep. 1737 | sep. 1737-a | sep. 1737-b |
sep. 1737-fev. 1738 |
fev. 1738-juillet. 1742