Vie mondaine (1742-1752)
Lyon, Paris, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Avignon, Marseille, Toulon Gêne, Milan, Brescia, Vérone, Padoue, Venise, Bergame, Côme, Iles Borromées, Domodossola, Col du Simplon, Sion, Genève, Nyon, Versailles, Chenonceaux, Passy, Chevrette, Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Marcoussis, Saint-Jean-de-Beauregard
jul. 1742-jul. 1743 | jul. 1743-aou 1743 | aou 1743-sep. 1743 | sep. 1743-aou. 1744-a | sep. 1743-aou. 1744-b |
sep. 1743-aou. 1744-c | aou. 1744 | aou. 1744-oct. 1744 | oct. 1744-déc. 1747-a | oct. 1744-déc. 1747-b | déc. 1747-jan. 1752
Juillet 1742-juillet 1743
Lyon, Paris
- Juillet 1742, Rousseau s'arrête à Lyon (OC I, p. 280-282).
- Août 1742, R. arrive à Paris, à l'Hôtel Saint-Quentin, à la rue des Cordiers qui se trouvait au sud de la Sorbonne (OC I, p. 282-283 et 1377).
[...] j'allai loger à l'hotel St Quentin rue des Cordiers proche la Sorbonne, vilaine rue, vilain hôtel, vilaine chambre [...] (OC I, p. 282).
- A partir de l'août 1742, Paris, R. rend visite à quelques personnes à qui il fut recommandé: le comte de Caylus (soit rue Saint-Dominique, soit rue Cul de sac de l'Orangerie qui est aujourd'hui la rue Saint-Florentin); le comte d'Amézin; Cl. Gros de Boze (rue du Coq=rue de Marengo); le père Castel («aux Jésuites» qui se trouvaient à l'emplacement actuel du Lycée Louis le Grand); A.-Al. de Gascq; l'abbé de Léon (en Sorbonne) (OC I, p. 280, 282-284 et 288-289; Rousseau et Paris, p. 55 et 107-112).
- 22 août 1742, Paris, lecture de son Projet concernant de nouveaux signes pour la musique à l'Académie des sciences (OC I, p. 283-284). A cette date, l'Académie se trouvait au premier étage du pavillon sud-ouest de la Cour carrée du Louvre (C. Frémontier-Murphy, «La construction monarchique d'un lieu neutre: l'Académie royale des sciences au palais du Louvre», dans Règlement, usages et science dans la France de l'absolutisme, Londres, Paris et New-York, 2002, p. 169-203).
M. de Réaumur se chargea de la proposition qui fut agréée; le jour donné je fus introduit et presenté par M. de Réaumur, et le même jour 22 Aoost 1742 j'eus l'honneur de lire à l'Academie le Mémoire que j'avois préparé pour cela. Quoique cette illustre assemblée fut assurément très imposante, j'y fus bien moins intimidé que devant Made de Boze, et je me tirai passablement de mes lectures et de mes réponses. Le Mémoire reussit, et m'attira des complimens qui me surprirent autant qu'ils me flatterent, imaginant à peine que devant une Academie quiconque n'en étoit pas put avoir le sens commun. Les Commissaires qu'on me donna furent Mrs de Mairan, Hellot, et de Fouchy. Tous trois gens de mérite assurément; mais dont pas un ne savoit la musique, assez du moins pour être en état de juger de mon projet (OC I, p. 284).
- Après le 22 août 1743, Paris, R. rend visite aux trois commissaires de l'Académie des Sciences: J.-J. Dortous de Mairan (au Louvre); J. Hellot (rue de Moussy); J.-P. de Fouchy (rue des Postes=rue Lhomond) (OC I, p. 284-286; Rousseau et Paris, p. 116 et 119-120).
Mes fréquentes visites à mes Commissaires et à d'autres academiciens me mirent à portée de faire connoissance avec tout ce qu'il y avoit à Paris de plus distingué dans la litterature, et par là cette connoissance se trouva toute faite lorsque je me vis dans la suite inscrit tout d'un coup parmi eux. Quant à présent, concentré dans mon Système de musique, je m'obstinois à vouloir par lui faire une révolution dans cet art, et parvenir de la sorte à une célebrité qui dans les beaux arts se conjoint toujours à Paris avec la fortune (OC I, p. 286).
- Août 1742-juillet 1743, Paris, R. assiste souvent aux spectacles (OC I, p. 287). A cette époque, il y avait trois salles permanentes à Paris: l'Opéra; la Comédie française, qui se trouvait au numéro 14 de la rue de l'Ancienne-Comédie; la Comédie italienne, dont l'entrée se situait au numéro 34 de la rue Mauconseil (Rousseau et Paris, p. 206).
Au lieu de me livrer au desespoir, je me livrai tranquillement à ma paresse et aux soins de la providence, et pour lui donner le tems de faire son œuvre, je me mis à manger sans me presser quelques Louis qui me restoient encore, réglant la dépense de mes nonchalans plaisirs sans la retrancher, n'allant plus au caffé que de deux jours l'un, et au spectacle que deux fois la semaine (OC I, p. 287).
- Août 1742-juillet 1743, Paris, R. se rend quelquefois chez Marivaux, l'abbé de Mably et Fontenelle (OC I, p. 287). Marivaux habitait rue Saint-Honoré, près de l'église Saint-Roch. Quant à Fontenelle, sa maison se trouvait aux environs du numéro 263 de la même rue (Rousseau et Paris, p. 101-106 et 308).
- Août 1742-juillet 1743, Paris, R. se promène chaque matin au jardin du Luxembourg (OC I, p. 288).
Tous les matins vers les dix heures j'allois me promener au Luxembourg un Virgile ou un Rousseau dans ma poche, et là jusqu'à l'heure du diner je remémorois tantôt une Ode sacrée et tantôt une Bucolique, sans me rebuter de ce qu'en repassant celle du jour je ne manquois pas d'oublier celle de la veille (OC I, p. 288).
- Août 1742-juillet 1743, Paris, R. fréquente le Café Maugis qui se trouvait à la rue St-Séverin (OC I, p. 288 et 1381).
J'avois un autre expédient non moins solide dans les Echecs auxquels je consacrois réguliérement chez Maugis les après-midi des jours que je n'allois pas au spectacle. Je fis là connoissance avec M. de Légal, avec un M. Husson, avec Philidor, avec tous les grands joueurs d'échecs de ce tems-là, et n'en devins pas plus habile (OC I, p. 288).
- A partir de mars 1743?, Paris, R. rend visite quelquefois à Mme de Besenval qui habitait rue de Varenne et à l'abbé P.-J. Alary, rue Cassette (OC I, p. 289-291 et 295; Rousseau et Paris, p. 136 et 183-185).
- A partir de mars 1743?, Paris, R. fréquente la maison des Dupin, actuellement au numéro 68 de la rue J.J. Rousseau (CC 52 et 53; OC I, p. 291 sq.; Rousseau et Paris, p. 191-203 et 281).
Sa maison, aussi brillante alors qu'aucune autre dans Paris rassembloit des societés auxquelles il ne manquoit que d'être un peu moins nombreuses pour être d'élite dans tous les genres. Elle aimoit à voir tous les gens qui jetoient de l'éclat: les Grands, les gens de lettres, les belles femmes. On ne voyoit chez elle que Ducs, Ambassadeurs, cordons bleus. Made la Princesse de Rohan, Made la Comtesse de Forcalquier, Made de Mirepoix, Made de Brignolé, Mylady Hervey pouvoient passer pour ses amies. M. de Fontenelle, l'Abbé de St. Pierre, l'Abbé Sallier, M. de Fourmont, M. de Bernis, M. de Buffon, M. de Voltaire étoient de son cercle et de ses dinés. Si son maintien réservé n'attiroit pas beaucoup les jeunes gens, sa société d'autant mieux composée n'en étoit que plus imposante, et le pauvre J. J. n'avoit pas de quoi se flatter de briller beaucoup au milieu de tout cela (OC I, p. 291-292).
- Après mars 1743?, Paris, R. se promène au Palais Royal avec Francueil. Ils vont ensuite à l'Opéra (OC I, p. 38).
- A partir du 11 mars 1743, Paris, R. participe au cours de chimie de Rouelle, à la place Maubert (BPU MsR 162; OC I, p. 293; Rousseau et Paris, p. 170 et 196).
- Mai 1743?, Paris, R. déménage au Jeu de Paume, rue Verdelet ou Verderet, qui se trouvait dans le quartier de Saint-Eustache, à l'emplacement actuel de l'Hôtel des Postes (OC I, p. 293).
- Mai 1743, Paris, R. assiste à la représentation d'une pièce de Royer à l'Opéra (OC I, p. 293-294).
- Juin 1743, Paris, R. reçoit une sorte d'illumination à l'entrée de l'Opéra (OC I, p. 294-295).
- 10 juillet 1743, Paris, départ pour Venise par la diligence (CC 56 et A54; OC I, p. 295).
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