Chronologie de Jean-Jacques Rousseau
-présentation en photos de tous les lieux qu'il a habités et visités-
Takuya Kobayashi
Le Creux du Van (Suisse) où Rousseau a herborisé avec le docteur Gagnebin en juillet 1765
Ecrivain, philosophe, musicien, botaniste... Jean-Jacques Rousseau fut également un grand voyageur. En effet, il a parcouru des lieux qui correspondent aux territoires actuels de la Suisse, de la France, de l'Italie et de l'Angleterre, et il faudrait plusieurs pages pour donner une liste complète des villes et des régions qu'il a visitées. Parmi les philosophes du XVIIIe siècle, au cours duquel les possibilités de se déplacer étaient limitées, il est rare de trouver quelqu'un qui ait autant voyagé que le Genevois: il a franchi le col du Simplon à pied, visité Londres avec Hume, passé un été au château de Chenonceau et écouté des chansons de gondolier à Venise, etc...
Nombreux sont donc les sites Internet dédiés à la présentation des lieux rousseauistes. Néanmoins, ils ne répertorient, en général, que ceux qui sont déjà devenus des destinations de pèlerinage littéraire, comme Annecy, Montmorency, Ermenonville, et ne traitent pas suffisamment des autres qui ne sont pas explicitement mentionnés dans Les Confessions, tels que Dartford ou Epernay. En plus, ces sites se contentent de mentionner par exemple le nom de Turin sans présenter les différents bâtiments que Rousseau a fréquentés là-bas, tels que l'Hospice des catéchumènes et la maison du comte de Gouvon où Jean-Jacques a travaillé comme laquais.
Même dans les études scientifiques, comme dans la «Chronologie critique» de Courtois, la localisation des lieux n'est pas complète. Par exemple, on sait que Rousseau a présenté sa nouvelle méthode de partition musicale à l'Académie des sciences de Paris en 1742. Mais ce livre de référence ne précise pas son emplacement exact qui n'était pas dans l'Institut de France comme aujourd'hui, mais au palais du Louvre. Il y a même de quelques endroits qui ont été totalement laissés dans l'ombre, comme Claix et Genthod.
L'objectif de ce site Internet consiste à combler cette lacune, c'est-à-dire, à présenter chronologiquement tous les lieux habités et visités par Rousseau, sans aucune prédilection de quelque nature que ce soit. Pour atteindre ledit objectif, nous avons effectué une lecture exhaustive de la correspondance et des témoignages de l'époque, et nous avons visité les lieux recensés pour confirmer les traces de passage du Genevois. Les visiteurs de ce site (re)découvriront ainsi tous les endroits qui concernent la vie du philosophe, et, grâce aux photos, ils pourront les visualiser, ce qui leur permettra de comprendre, de façon peut-être plus précise, certains écrits de Rousseau.
La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées: je ne puis presque penser quand je reste en place; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit. La vue de la campagne, la succession des aspects agréables, le grand air, le grand appetit, la bonne santé que je gagne en marchant, la liberté du cabaret, l'éloignement de tout ce qui me fait sentir ma dépendance, de tout ce qui me rappelle à ma situation, tout cela dégage mon ame, me donne une plus grande audace de penser, me jette en quelque sorte dans l'immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré sans gêne et sans crainte. Je dispose en maitre de la nature entiére; mon cœur errant d'objet en objet s'unit, s'identifie à ceux qui le flattent, s'entoure d'images charmantes, s'enivre de sentimens délicieux (OC I, p. 162).